"Let’s bring them here", l'action pour les demandeurs d'asile soutenue par SOS Faim
En marge du Conseil européen des 9 et 10 mars 2017, des citoyens, soutenus par une large coalition d’ONG dont SOS Faim, se mobiliseront le lundi 6 mars via l’action « Let’s bring them here ». Ils viendront rappeler de manière forte et symbolique aux Etats membres leurs engagements en matière de relocalisation des demandeurs d’asile. Si ceux-ci s’obstinent à ne pas assumer leurs responsabilités, les citoyens se mobiliseront à leur place en signe de solidarité.
En juillet 2015, l’Europe décidait de relocaliser 160.000 demandeurs d’asile en deux ans. En date du 9 février 2017, cet objectif était loin d’être atteint : seuls 11.966 demandeurs d’asiles ont été relocalisés (soit 8.766 depuis la Grèce et 3.200 depuis l’Italie). La Belgique n’a quant à elle relocalisé que 177 demandeurs d’asile depuis la Grèce et 29 depuis l’Italie. Et elle s’apprête à revoir encore ses objectifs à la baisse, à l’instar de la Commission européenne. En conclusion, l’UE n’applique pas ses propres décisions.
La situation dans les camps en Grèce et en Italie est désastreuse, les conditions sanitaires n’arrêtent pas de se dégrader et les femmes, en particulier, y sont régulièrement victimes de violence. Face à cette urgence, c’est pour rappeler un principe essentiel de solidarité entre pays européens dans l’accueil des personnes réfugiées que les ONG et les citoyens européens se mobiliseront le 6 mars.
Un triste anniversaire
Le lendemain, le 7 mars, sera marqué par un anniversaire : il y a un an, l’Union Européenne décidait de fermer la route des Balkans. Dans la foulée, quelques jours plus tard, le 18 mars 2016, elle signait l’accord avec la Turquie, avec en ligne de mire le même objectif : stopper les arrivées de migrants.
L’année 2016 a été marquée par le record tristement historique du nombre de morts en Méditerranée, avec plus de 5000 morts recensées. Pourtant les discussions au prochain Conseil Européen se centreront sur la mise en place de nouveaux accords semblables à celui signé avec la Turquie, cette fois-ci avec la Libye et des pays africains. Or, l’objectif de ces pactes est de retenir les candidats au départ le plus loin possible des portes de l’Union européenne. En conséquence, des milliers de personnes empruntent des voies de plus en plus risquées pour rejoindre malgré tout l’UE.
Les ONG signataires et les citoyens tiennent à rappeler aux Etats membres dont la Belgique :
- Leurs engagements pris en matière de relocalisation des demandeurs d’asile. De nombreux citoyens sont prêts à accueillir les demandeurs d’asile et le font savoir. Ils refusent que ceux-ci continuent à s’entasser dans des camps aux conditions sanitaires désastreuses, alors que les Etats membres se montrent incapables d’appliquer les décisions prises au sein de l’UE.
- Le refus de voir multiplier des pactes migratoires avec la Libye et les pays africains qui instrumentalisent l’aide au développement, en exigeant que ces états deviennent les garde-frontières de l’UE, quitte à ce que ce contrôle s’opère au dépend des droits fondamentaux.
Plus d’infos sur l’action
Le lundi 6 mars, un défilé de centaines de voitures ainsi que des cyclistes et des piétons rejoindront le rond-point Schuman entre 11H et 12 heures. Une remise de plaques d’immatriculation aura lieu de l’autre côté du rond-point, rue de la Loi, à 12h30. Les chauffeurs et les organisations se déclareront « les chauffeurs officiels de l’Union Européenne ». Ils seront prêts à aller chercher les demandeurs d’asile si les Etats membres ne se décident pas à respecter leurs promesses.