Cette question légitime reprise en choeur par les institutions internationales entraîne surtout des considérations liées à l’amélioration des rendements de l’agriculture industrielle. C’est pourtant en soutenant les agricultures familiales que l’on arrivera à rendre la nourriture disponible tout en luttant contre la pauvreté et en respectant les limites de la planète.
Sur une population mondiale de 7,6 milliards, la sous-alimentation touche 821 millions de personnes. La malnutrition touche entre 2 et 3 milliards de personnes. Enfin, au moins 2 milliards de personnes souffrent de malnutrition par excès de consommation de calories. Au final, la moitié de la population humaine est affectée par une de ces trois formes de malnutrition.
Nous produisons plus de nourriture qu’il n’en faut pour nourrir le monde. Seulement 42,6% des calories produites terminent dans les estomacs humains. Le reste est soit perdu, gaspillé ou utilisé à d’autres fins : pour l’alimentation animale, la production d’agrocarburants…
L’agriculture, la foresterie et l’usage des terres représentent 24% des émissions de gaz à effet de serre, mais le réchauffement climatique impacte aussi fortement l’activité agricole. Les agricultures familiales et les petits producteurs sont touchés de manière disproportionnée.
Si elle était plus soutenue, l’agriculture familiale pourrait relever le défi de la faim pour 3 raisons :
Elle produit une plus grande diversité d’aliments
Elle produit plus à l’hectare que les grandes exploitations
Elle destine une plus grande part de sa production à l’alimentation humaine
Dans les pays moins avancés, l’agriculture prédominante est celle pratiquée sur des surfaces de moins de 15 hectares. Leurs politiques agricoles dépendent quasi exclusivement des dotations des pays riches, qui sont très faibles par rapport aux investissements dans l’agriculture des pays riches et émergents.
L’agroécologie permet de respecter l’environnement et d’assurer des bénéfices sociaux importants, notamment pour les productrices et producteurs de l’agriculture familiale.