Bolivie • Agroécologie • 7 décembre 2018
Depuis 3 ans, SOS Faim et EXKi (avec ses fournisseurs Café Liégeois et Coffee Team) se sont associés pour soutenir les producteurs boliviens de café en transition agroécologique en mettant en place un concours qui récompense les plus impliqués et dotés d’un esprit d’entreprise. La remise des prix a eu lieu le 24 octobre dernier à Caranavi en Bolivi. À cette occasion, EXKi, Café Liégeois et Coffee Team se sont rendus sur place pour rencontrer les producteurs de café et leurs organisations et remettre les prix du concours.
Un concours qui récompense les efforts des producteurs et les encourage à un esprit d’entreprise !
L’objectif de ce concours était de récompenser les producteurs les plus engagés dans leur pratiques agroécologiques et d’encourager l’entreprenariat social leur permettant de compléter leur activité de production de café par d’autres cultures associées pour diversifier leurs sources de revenus. En effet, en zone rurale, les producteurs et en particulier les jeunes ont l’esprit d’entreprendre.
L’événement de remise des prix a eu lieu le mercredi 24 octobre, au cours duquel les 11 candidats au concours ont reçu un prix, en présence des autorités locale et de la presse . Les 3 gagnants principaux ont proposé :
- L’élaboration d’une pépinière pour la commercialisation de plans de café et d’espèces forestières (utilisées en système d’agroforesterie) ;
- L’élaboration d’un « jardin agroécologique », c’est-à-dire une diversification et intensification productive avec d’autres espèces fruitières et vivrières ;
- La commercialisation d’intrants biologiques (engrais et fertilisants organiques, etc.).
Ils ont reçu respectivement l’équivalent de 5000 €, 4000 € et 1500 € qui seront remis sous forme de matériel et d’équipement nécessaire pour concrétiser leur projet, pour lequel ils seront accompagnés par l’AOPEB.
Les 8 autres participants ont reçu l’équivalent de 500 € sous forme de fourniture de produits agricoles biologiques. Ils auront la possibilité de se représenter lors du prochain concours organisé en 2020. La remise des prix a eu lieu en présence de représentants de EXKi, Coffee Team, Café Liégeois et SOS Faim.

Un programme complet d’accompagnement des producteurs de café
Le concours a été organisé dans le cadre d’un programme d’accompagnement de producteurs vers le renouvellement de plants de café de manière agroécologique, mené par SOS Faim et son partenaire l’AOPEB dans la province de Caranavi :
- Environ 220 producteurs de café sont accompagnés par l’AOPEB. Ce sont prioritairement des jeunes et des femmes prêts à s’investir à moyen terme pour renouveler leurs plants de café avec une approche agroécologique ;
- Parmi eux, 50 ont participé en 2018 à « l’école du café » de l’AOPEB qui associe à la pratique des modules de formation plus théoriques sur les pratiques culturales et la gestion économique de leur parcelle ;
- Les 30 producteurs les plus motivés et dotés d’un esprit « entrepreneur » ont participé à des ateliers spécifiques sur l’entreprenariat pour développer des activités complémentaires à la culture du café et diversifier ainsi leur source de revenus ;
- Au terme de ces ateliers, 11 producteurs ont participé au concours en présentant une idée de projet entrepreneurial et un plan d’affaires simplifié.
Un projet qui répond à plusieurs enjeux
- Économique : il vise à augmenter la productivité des plants de café et donc, à améliorer les revenus des producteurs et leur capacité à alimenter le marché de café certifié. Les sources de revenus sont également diversifiées, par l’association avec d’autres cultures et espèces forestières (recours à la pratique agroécologique appelée le Système d’Agro-Foresterie (SAF)) ;
- Social : dans une zone fortement touchée par l’exode rural, il vise à maintenir les jeunes dans la zone en redonnant du sens à une activité agricole et entrepreneuriale rémunératrice ;
- Alimentaire et nutritionnel: les cultures associées au café (maïs, fèves, fruits, etc.) sont consommées par les producteurs et leur famille et le surplus est vendu sur le marché local. Dans un contexte où la culture de la coca est plus séduisante pour les producteurs parce qu’elle est plus rémunératrice et qu’elle donne plusieurs récoltes par an, l’association des cultures vivrières peut concurrencer la culture de la coca et améliorer la disponibilité d’aliments de qualité au niveau local ;
- Écologique : dans une zone vulnérable au changement climatique, le système d’agroforesterie (SAF) a des effets bénéfiques en protégeant la parcelle.
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