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Des organisations paysannes africaines connectées aux réseaux sociaux

Sénégal • Organisations paysannes • 28 mars 2018

Au Sénégal et en République démocratique du Congo, les organisations paysannes partenaires de SOS Faim sont actives sur les réseaux sociaux. Entres autres, les espaces de communication de la Fongs-Action paysanne (Sénégal) et de La Voix du Paysan congolais (RDC) permettent de montrer que les agriculteurs défendent les intérêts des ruraux et constituent des forces de propositions.

L’acronyme Fongs date du lancement, en 1976, de la Fédération des Organisations non gouvernementales du Sénégal. Aujourd’hui, la Fongs mobilise 31 organisations paysannes, plus de 3000 groupements villageois et près de 120 000 membres d’exploitations agricoles familiales dans 35 départements du pays.

Mettre les réseaux sénégalais en lien

Le dynamisme d’un réseau social peut être vérifié par sa capacité à mettre en lien avec différents outils multimédias. Et sur la page Facebook de la Fongs, la chaine Fongsvidéos sur Youtube capte immédiatement l’attention. Le moyen-métrage intitulé Les exploitations familiales peuvent-elles nourrir le Sénégal ? permet de comprendre que la Fongs s’est engagée dans des recherches de terrain afin de démontrer les capacités productives de l’agriculture familiale et afin de convaincre l’Etat d’investir massivement dans cette agriculture.

La page Facebook de la Fongs permet aussi de suivre la vie de l’association et de ses membres : du 13 au 14 mars 2018 un atelier fut consacré à la Promotion de la souveraineté alimentaire par la valorisation des ressources locales au Sénégal. L’attention s’est portée sur les projets de transition agroécologiques de 120 familles et 180 femmes organisées en groupements, sur la manière dont elles peuvent sécuriser leur accès à la terre et plaider auprès de leurs autorités locales pour obtenir davantage de moyens techniques et financiers.

Au siège de l’Union des groupements paysans de Mekhé (UGPM), un membre de la Fongs.

L’agroécologie est une des préoccupations majeures des membres : Sur la page Facebook de l’Union des Groupements paysans de Mékhé (UGPM), on apprend qu’elle a organisé au mois de févier un Forum sur l’agroécologie et le consommer local comme alternative de développement rural.

Des vidéos mettent en valeur la culture villageoise. La page Facebook de l’Union des Jeunes agriculteurs du Koyli Wirnde (Ujak) qui compte aujourd’hui 4800 membres, dont 2827 femmes, répartis dans les 25 Associations villageoises de développement, diffuse une vidéo intitulée Mon Beau Village, qui met l’accent sur la nécessité d’ouvrir plus d’écoles au cœur même des villages où se pratique l’agriculture familiale.

Quant à l’Union financière mutualiste, une vidéo publiée le 27 févier sur sa page nous apprend qu’elle s’est récemment associée à projet de finance digitale afin de facilter, entre autres, l’information dont disposent les paysans à propos des prix en vigueur sur les marchés locaux.

Le 8 mars, à l’occasion de Journée internationale de la lutte des femmes pour l’égalité des droits, les deux plus grandes organisations paysannes du Sénégal, la Fongs et le CNCR (Conseil national de Concertation et de Coopération des Ruraux) ont réaffirmé que les femmes sont au cœur de l’exploitation familiale. Elles contribuent fortement au maintien de la cohésion sociale, mais aussi à l’économie familiale et locale.

La photo de couverture de la page Facebook du CNCR.

Le CNCR dédie une page Facebook spéciale au Collège des Femmes du CNCR. Dans une vidéo, une productrice agricole de la zone des Niayes y vante les actions du CNCR en faveur des femmes rurales sénégalaises. Et le Collège des Jeunes du CNCR anime également une page Facebook, parce qu’une des préoccupations principales du CNCR est l’avenir des jeunes dans l’agriculture familiale.

Les paysans donnent de la voix en RDC

En République démocratique du Congo, le Cenadep (Centre national d’Appui au Développement et à la Participation populaire) communique par le biais de son organe de presse, La Voix du Paysan congolais. Le journal diffuse non seulement sur Twitter et Facebook , mais également sur Scoop-It, un réseau social moins connu qui permet de mettre en place une veille sur un thème précis et de partager les informations avec d’autres utilisateurs. Ainsi la revue de presse de La Voix du Paysan congolais sur son compte Scoop-It concerne plus spécifiquement l’agriculture et l’environnement en RDC.

Par cette multiplication de réseaux sociaux, le Cenadep a parfaitement compris que les informations qu’il juge importantes peuvent être mieux diffusées sur les différentes plateformes. Début mars, le Cenadep a surtout partagé des articles et des prises de position concernant le nouveau code minier promulgué en mars 2018 par le président congolais Joseph Kabila. Le Cenadep rappelle qu’il faut veiller à ce que les promesses de Joseph Kabila faites aux mineurs ne mettent pas à mal l’intérêt des paysans congolais.

La page de La Voix du Paysan est très préoccupée par l’accaparement des terres qui spolie les agriculteurs. Un partage datant du 21 mars, par exemple, informe qu’un conflit ouvert entre députés et mamans maraîchères concerne le site agricole de Kingabwa : « Après avoir longtemps résisté à un certain Mukonzo, qui revendique la propriété du site agricole de Kingabwa, dans la commune de Limete, les mamans maraîchères font face à 500 députés nationaux à qui le ministre de l’Urbanisme vient d’attribuer gratuitement des parcelles de la même concession. Ces élus seraient ainsi récompensés pour l’appréciable travail abattu durant la dernière législature. Pendant que les membres de la Chambre basse du Parlement jubilent, c’est le deuil dans le camp des mamans maraîchères ».

Mais La Voix du Paysan s’intéresse aussi aux alternatives positives mises en place par les paysans. On apprend ainsi qu’au Nord-Kivu, une jeune agronome nourrit les villages en guerre : « A 28 ans, Judith Kitambala s’est consacrée, depuis 2013, à la formation des paysans, principalement des femmes, dans l’exploitation des potagers, à l’Est de la République démocratique du Congo. »

On trouve encore d’autres organisations partenaires de SOS Faim au Congo sur Facebook, telles que la Fopako  (Force paysanne du Kongo central). La Conapac (Confédération nationale des Producteurs agricoles du Congo) a quant à elle investi Youtube, où l’on voit de nombreuses interventions de son membre le plus militant, madame Espérance Nzuzi, notamment dans un très bon reportage coproduit avec la Fopako où elle dénonce l’ accaparement et les ventes illicites des terres dans la province du Kongo central.

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