Deux expériences positives dédiées aux jeunes et aux…
[ARTICLE] Supporterres Juin 2018 - Pour maintenir les jeunes dans la filière agricole, il faut leur fournir des perspectives d'avenir. Quand les communautés locales s'organisent,…
Comme chaque année, durant le mois de mars, SOS Faim s’associe à d’autres ONG (Eclosio et Vétérinaires Sans Frontières) afin d’organiser une journée de sensibilisation dans le cadre de notre projet « Jeunes agros & souveraineté alimentaire » (JAGROS) qui vise à conscientiser et mobiliser les étudiants en agronomie autour des enjeux mondiaux de nos systèmes agricoles et alimentaires.
Cette année, en raison des bouleversements liés au COVID, cette journée s’est déroulée en deux demi-journées à distance. Ce 3 et 15 mars, nous avons réuni en ligne plus de 400 étudiants autour d’une question très actuelle : dans un contexte de mondialisation croissante, quels sont les coûts cachés et les impacts négatifs de notre système alimentaire industriel ?
« On dit souvent que le système alimentaire industriel permet une alimentation à bas prix pour les ménages pauvres mais c’est une tromperie. Car en fait, c’est une alimentation qui est très coûteuse, avec beaucoup d’impacts négatifs sur l’environnement notamment. Les coûts sociaux, environnementaux et sanitaires ne sont pas répertoriés dans le prix que le consommateur paie au supermarché. Qui paie alors ces coûts ? Ce sont les générations futures, le contribuable, pour effacer les problématiques de cette manière de produire et de consommer », nous expliquait Olivier De Schutter, ancien rapporteur spécial aux Nations Unies sur le droit à l’alimentation, invité pour la conférence d’introduction. Un constat qui en dit long sur la complexité de la problématique.
En effet, ces coûts cachés sont de natures multiples et s’impactent les uns les autres. Nous avons identifié cinq dimensions : les aspects sanitaires, le bien-être animal, les impacts socio-économiques, environnementaux et politiques.
Chaque atelier en ligne portait sur l’un de ses cinq types de coût caché du secteur agro-alimentaire et donnait la parole à des ONG, acteurs de terrain du Nord et du Sud afin de débattre sur les impacts négatifs de ce système agro-industriel, mais également sur les alternatives et solutions.
SOS faim a animé un atelier sur les coûts politiques cachés du système agro-industriel. Avec une vingtaine d’étudiants, nous avons construit une cartographie des différents acteurs des systèmes alimentaires durables et de leurs interactions. Ensuite, nous nous sommes focalisés sur les questions de lobbying, c’est-à-dire de l’influence des décideurs politiques (Etats et organisation internationales) et de poids déséquilibré des multinationales dans ce travail d’influence. Nous avons enfin évoqué l’existence d’alternatives à travers les notions de souveraineté alimentaire et de démocratie alimentaire illustré, pour ce dernier, par exemple, par la Ceinture AlimenTerre liégeoise.
Les étudiants ont également pu échanger avec des agriculteurs et agricultrices belges, sur la permaculture, la production biologique, les micro-fermes et l’autosuffisance. Ils ont aussi abordé des pistes d’actions, comme par exemple la transition écologique, l’adhésion aux GASAP (groupements d’achat solidaires de l’agriculture paysanne) ou encore à des coopératives. Autant de modèles alternatifs durables qui ont permis de clôturer la journée sur une note positive.