Exporter des frites surgelées en Amérique du Sud ?
La Wallonie doit dire non à l’Accord UE/ Pérou/Colombie/Equateur Le 12 mars dernier, SOS Faim, Iles de Paix et Autre Terre ont adressé un courrier…
Le 17 avril, à l’occasion de la Journée internationale des luttes paysannes, SOS Faim a répondu à l’appel de la Via Campesina en se joignant à la mobilisation contre les accords de libre-échange négociés par l’Union européenne.
Cette journée internationale est symboliquement importante, puisqu’elle commémore le massacre de 19 personnes lors de la répression par la police militaire d’une manifestation du Mouvement des paysans sans terre à Eldorado dos Carajás, au Brésil, en 1996.
Le choix de mobiliser contre les accords de libre-échange reflète une volonté de s’engager pour les paysans au Nord et au Sud. En supprimant certains garde-fous – par exemple en abolissant ou en réduisant les tarifs douaniers ou en augmentant les volumes de produits agricoles pouvant être importés – ces accords vont inévitablement profiter aux acteurs les mieux armés pour participer à une compétition internationale favorisant les prix bas. Dans un tel cadre de concurrence exacerbée, l’agriculture paysanne a peu de chance de faire le poids face à un modèle agro-industriel néfaste pour l’environnement et les êtres humains.
Ainsi, sera-t-il possible pour les éleveurs belges de produire de la viande dans des conditions durables si le bœuf d’Amérique du Sud arrive en masse sur le marché européen suite à la conclusion éventuelle d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur ? Et les éleveurs ouest-africains seront-ils en mesure de résister aux importations de lait en poudre européen si l’Accord de partenariat économique conclu entre l’UE et l’Afrique de l’Ouest entre un jour en vigueur ?
Face aux risques de voir disparaître des secteurs entiers de l’agriculture familiale et alors que certains acteurs économiques disposent de moyens colossaux pour faire entendre leur voix auprès des décideurs européens, il importe de continuer à faire entendre la voix de la société civile favorable à l’agriculture paysanne.