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La biodiversité : source de possibilités et de résilience

Ressources naturelles • 13 septembre 2021

La « biodiversité », comme  élément constituant de la  Nature, est devenue de plus en  plus présente dans le discours  politique et social comme quelque chose à préserver et  promouvoir. Mais cela reste  quand même un concept  complexe à définir et, par  conséquent, sa valeur est  difficile à calculer. Connaître ses  complexités est pourtant  essentiel pour comprendre son pouvoir de changement et de résistance.

Mais au fait, la biodiversité, c’est quoi?

Par définition, la biodiversité fait référence à la variété des êtres vivants, à la variété de  leurs caractéristiques et des écosystèmes dont ils font partie et qu’ils font fonctionner. La  Nature est remplie d’utilités fournies par les organismes, par exemple, la capacité des  plantes à capter le CO2 et générer de l’oxygène, le recyclage de la matière par les  microorganismes du sol ou encore la pollinisation par les abeilles, choses dont la valeur  est relativement facile à concevoir.

Mais attention : l’utilité de la biodiversité n’est pas exactement les êtres vivants et leurs  effets dans la Nature. Elle est également liée à la richesse des différences entre les  organismes et leurs interactions : le concept de « biodiversité » inclut en effet une idée d’abondance des différents êtres vivants et une idée de complexité des relations qui sont  alors établies entre ces différentes parties. Ce sont ces relations qui définissent le  comportement d’un écosystème : sa capacité à fonctionner proprement, à réagir face aux  perturbations et, enfin, à s’autoréguler.

Regardons l’exemple de l’agroécologie…

L’utilité de la biodiversité est facile à voir dans un contexte agricole. L’agrobiodiversité fait  référence à la variété des organismes qui contribuent à la production des aliments (et à  l’agriculture dans un plus large sens), ainsi qu’aux connaissances qui y sont associées.  Parfois, l’agrobiodiversité englobe aussi la diversité d’autres espèces qui habitent dans les paysages agricoles.

Ainsi, plus une ferme est diverse (plusieurs espèces cultivées,  différentes variétés), moins grand sera l’impact global sur la ferme d’une crise qui affecte  l’une de ces espèces (par exemple, le mildiou qui infecte les tomates). C’est ce qu’on appelle la valeur écologique de la biodiversité, car la présence des différences a permis à  l’écosystème (dans ce cas, la ferme) de résister. C’est l’un des principes fondamentaux de l’agroécologie. Mais la biodiversité a bien d’autres valeurs.

1000 bonnes raisons de protéger la biodiversité

Les économistes définissent souvent la valeur des entités naturelles en termes de coûts  que leur perte entrainerait.

Quel serait le coût de maintenir de manière artificielle la  composition de l’atmosphère, l’apport de nutriments et la pollinisation s’il n’y avait pas de Nature pour en fournir ?

La biodiversité, telle qu’on l’a définie, est la source de la qualité  de ces « services écosystémiques », le pilier sur lequel leur fonctionnement et leur  résilience reposent. Si une espèce disparait, si plusieurs espèces disparaissent d’un  écosystème, de plusieurs écosystèmes, la capacité de régulation des cycles de la Nature  (tels qu’on les connaît), disparait aussi. Pour avoir une idée de la valeur économique de la biodiversité, on peut alors se demander : quel est le coût de la perte de la machinerie de la Nature ? C’est vertigineux…

La biodiversité a aussi une valeur pratique. Nos modes de vie subsistent grâce à la  diversité dans la Nature – pensons aux médecines, traditionnelles et industrielles, basées  sur les composés chimiques trouvés dans différents êtres vivants. On parle aussi d’une  valeur scientifique : la richesse biologique est aussi richesse de connaissances qui nous  permettent de mieux comprendre le monde. Et culturellement ? La valeur de la  biodiversité est reflétée dans les innombrables expressions culturelles (symboles des  communautés, rituels, œuvres d’art…) des divers peuples qui s’inspirent toujours par les  différentes formes de la Nature.

Finalement, on pourrait aussi parler d’une valeur éthique : la  biodiversité a une valeur en soi et elle mérite d’être préservée. La plupart des « hotspots de biodiversité » (des  endroits où la variété naturelle est particulièrement importante) se trouvent dans les pays  du Sud, protégés et mis en valeur par des populations locales.

Il semble évident alors, que la question de la biodiversité dans le monde aujourd’hui est aussi et surtout une  question politique. La multiplicité des valeurs de la biodiversité devrait alors permettre à  chacun de trouver facilement une raison pour y contribuer.

Rédactrice : Julia Gallardo Gómez

 

Vive la (bio)diversité!

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