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Les cercles de femmes transformatrices, un outil d'autonomisation

Sénégal • Agriculture paysanne • 20 décembre 2021

 

 

A Diatar, dans la région de Podor, au nord du Sénégal, nous sommes partis à la rencontre des femmes qui ont créé le Cercle des Femmes Transformatrices (CFT) de leur village. Après une visite guidée, sa présidente, Mariam Aly Si nous en explique le fonctionnement.

Réunies en coopérative, 24 femmes du village gèrent une unité de transformation destinée à ajouter de la valeur à des produits bruts tels que le riz, l’arachide, l’oignon… A ce jour, ce cercle travaille uniquement le riz : les femmes achètent et stockent du riz paddy (non décortiqué), le passent à la décortiqueuse puis au tamis avant de le cuire dans des étuveuses, selon qu’elles veuillent préparer du riz blanc, du couscous de riz ou de la farine de riz. Les différents produits sont ensuite mis en sachet avant d’être vendus, essentiellement sur le marché local. Le son qui résulte du décorticage sert, quant à lui, à la nourriture des animaux.

En 2020, 25 tonnes de riz ont ainsi été achetées dont 4 ont été transformées et revendues par le cercle, ce qui leur a permis de réaliser un bénéfice de 600 000 FCFA (environ 920 €), réparti entre toutes les femmes. La règle, ici, est en effet de tout organiser, décider et répartir équitablement et de manière collective.

Bien que cette activité et les revenus qui en découlent soient complémentaires à leur activité principale de productrice ou de commerçante, ces femmes, volontaires et déterminées, ont des projets d’expansion. « L’enjeu principal pour que la coopérative puisse se développer est la commercialisation des produits. En effet, pour avoir accès à de plus gros marchés, il faudrait transporter les produits finis jusqu’à Dakar, mais le coût de transport est tel que ces produits devraient être vendus plus chers que des produits importés de pays asiatiques »nous explique Mariam Aly Si.

La coopérative prévoit également de différencier sa production : les femmes ont été formées à la transformation d’autres produits pour faire, par exemple, de la pâte d’arachides et de l’oignon séché.

42 CFT dans autant de villages sont accompagnés par l’UJAK et SOS Faim. Les femmes y bénéficient de formations à la gestion d’une coopérative, au stockage de produits, aux règles d’hygiène et également d’aides financières pour l’achat de matériel. Mais tous les CFT ne sont pas encore aussi développés que celui de Diatar. Pas loin de là, dans le village de Naolé, par exemple, pas encore de bâtiments où stocker et transformer les produits.

Beaucoup reste donc à faire mais une route est tracée pour contribuer à l’autonomisation financière de ces femmes.

Rédaction : Giuseppe Muscogiuri, responsable de la récolte de fonds

 

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