
CAAP - Coopérative d’épargne et crédit Alternative d’Action Populaire
Les zones rurales insuffisamment soutenues par les institutions financières
Comme dans la plupart des pays andins, les services financiers sont concentrés, en Equateur, au sein des centres urbains et périurbains. Peu d’institutions financières offrent des services financiers adaptés aux populations rurales.
Dans ce contexte, les coopératives d’épargne-crédit rurales constituent une des formes d’institution financière les plus efficaces et les mieux appropriées par les populations locales. Elles fonctionnent comme des acteurs de l’économie sociale, se basant sur les valeurs de solidarité, de transparence et de gestion démocratique. Au-delà des services financiers rendus, elles ont une fonction sociale importante au sein de leur communauté car elles contribuent au développement rural.
CAAP au Sud
Créée en 2012, la CAAP (Coopérative d’épargne et crédit Alternative d’Action Populaire) résulte de la volonté d’une dizaine de coopératives d’épargne et crédit rurales de se structurer en une organisation de second niveau pour s’assurer un développement optimal.
La mission de la CAAP consiste à renforcer ses coopératives membres afin qu’elles puissent offrir des services financiers de qualité et ce de manière permanente aux populations rurales.
Le renforcement des coopératives de base se fait à deux niveaux :
- Non-financier : formations et assistance technique in situ, notamment en gestion financière, en produits d’épargne et de crédit
- Financier : refinancement et octroi de crédits à ses membres pour qu’ils puissent augmenter leur fonds de micro-crédits

CAAP & SOS FAIM
Le partenariat officiel entre la CAAP et SOS FAIM a débuté en 2014 mais SOS Faim avait appuyé auparavant plusieurs des coopératives membres avant qu’elles ne se rassemblent.
Depuis 2017, SOS Faim finance une équipe de deux experts agronomes au sein de la CAAP, qui accompagnent plusieurs coopératives dans un programme d’appui à la production durable.
Ce programme vise à améliorer l’alimentation des familles et les revenus des agriculteurs par l’introduction de pratiques agroécologiques. Il permet aussi de mieux connaître les besoins spécifiques des paysans en matière de financements.
Des résultats encourageants
Ces dernières années, les coopératives membres de la CAAP se sont significativement consolidées et se sont professionnalisées, afin d’améliorer la portée de leurs services de manière durable.
Depuis 2016, les encours (volume) des crédits octroyés à l’ensemble des 14 coopératives membres a augmenté de 23% et les encours d’épargne de 8%.
Par ailleurs, les débuts de l’appui à la production agroécologique par les deux agronomes suscitent beaucoup d’engouement aussi bien au sein des coopératives que des groupes de paysans. Les femmes en sont les principales bénéficiaires et se l’approprient avec comme principal objectif une meilleure alimentation pour leur famille.
Quelles perspectives ?
A l’horizon 2021, les experts agronomes auront formé au moins 350 producteurs, en majorité des femmes, en techniques de production agroécologique, et renforcé les capacités des coopératives à les accompagner. SOS Faim s’attachera, avec la CAAP, à tirer des enseignements de ce programme afin de s’agrandir.
Par ailleurs, alors que la réglementation équatorienne devient de plus en plus stricte sur les coopératives d’épargne et de crédit, la CAAP va devoir poursuivre l’accompagnement de ses membres vers toujours plus de professionnalisme pour améliorer leurs services financiers, sans pour autant compromettre leur fonction sociale en tant qu’acteur de l’économie solidaire.
Enfin, la CAAP compte incorporer davantage de coopératives rurales afin d’étendre la portée de ses services.