ACTION POUR UNE INTERDICTION D’EXPORTATIONS DES PESTICIDES INTERDITS
L’agriculteur Paul François a été intoxiqué en France par un produit déjà interdit en Belgique, ne permettons pas que des agriculteurs d’’Afrique et d’Amérique Latine…
Les dérèglements climatiques sont là, les catastrophes s’enchaînent en Belgique et partout dans le monde avec des conséquences désastreuses pour les populations les plus vulnérables du globe. Face à cet état d’urgence climatique, SOS Faim et son réseau de volontaires, ont arpenté, ce dimanche 10 octobre, les rues de Bruxelles pour envoyer, à la veille de la COP26, un signal fort au politique: l’agriculture paysanne et l’agroécologie doivent faire partie de la solution !
Les systèmes alimentaires dans le monde sont à l’origine de plus d’un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Celles-ci ont quasiment doublé au cours des cinquante dernières années (FAO,2014). Et si on ne change pas de modèle, le GIEC estime que les émissions de gaz à effet de serre du système agroalimentaire pourraient encore augmenter de 30 à 40% d’ici à 2050.
En cause, le modèle agricole dominant, basé sur une production et un élevage intensifs, la spécialisation et la monoculture, le recours aux intrants chimiques et le développement des exportations est donc bien en cause dans cet état des lieux catastrophique.
Alors que l’agriculture industrielle est l’une des causes du changement climatique, les premières victimes de ces changements sont les femmes et les hommes qui vivent de la terre. Si ces changements touchent tout le monde, l’impact reste plus important au Sud dont l’agriculture dépend davantage des pluies que de l’irrigation. Et c’est d’autant plus alarmant que dans le Sud, 60% de la population vit de l’agriculture.
Dans certaines régions, le manque d’eau et la désertification des terres ne permettent plus à l’agriculteur de se nourrir ni de nourrir la population. Les éleveurs et les agriculteurs manquant d’eau et de terres, beaucoup se déplacent à la recherche de nouveaux espaces. À l’insécurité alimentaire s’ajoute alors le risque d’instabilité sociale que ces déplacements peuvent engendrer.
Blandine Sankara, militante écologique Burkinabé et invitée d’honneur de cette 13ème édition de notre festival Alimenterre, était présente ce dimanche aux côtés de SOS Faim pour le climat. Lors d’une interview donnée au quotidien Le Soir, elle expliquait les impacts du changements climatiques qui se font ressentir dans son pays:
« Les pluies commencent plus tardivement et se prolongent plus longtemps. Cela décale les récoltes. Hier, les jeunes qui se rendaient en ville à la reprise de l’école apportaient des vivres pour leur « tuteur ». Désormais, cela devient de plus en plus difficile. Certains produits agricoles sont introuvables. Avant, la présence d’oiseaux charognards coïncidait avec la fête de la Tabaski [Aïd el-Kebir]. Ce signe traditionnel est de moins en moins présent. Le prix du bois de chauffe ne cesse d’augmenter, en raison du recul des forêts. Des jeunes partent des villages pour tenter leur vie dans les pays européens parce qu’ils ne peuvent plus travailler une terre qui ne nourrit plus. Le Sahel ne recule pas, il avance. Il y a à la fois moins de pluies, mais aussi des pluies plus fortes qui entraînent des inondations, un phénomène qu’on n’a jamais connu… Ces changements, il ne faut pas avoir lu les études scientifiques pour s’en rendre compte : même les analphabètes au village voient de quoi il s’agit ! ». Extrait de son interview accordée au quotidien Le Soir
Les appels se multiplient, venant de scientifiques, de la société civile et d’organisations paysannes du Nord et des Suds pour la mise en oeuvre d’une transition agroécologique permettant d’aboutir à l’avènement de systèmes alimentaires durables.
Cette transition agroécologique est possible via l’adoption de 13 principes allant de la santé des sols, à la réduction des intrants en passant par la diversification économique, la co-création de connaissances, les régimes alimentaires ou encore l’équité et qui allie l’économie, l’écologie et le social, afin de mieux tirer parti des interactions entre végétaux, animaux, humains et environnement, au bénéfice de tou.te.s.
Favorisant la production locale et les circuits courts, encourageant les synergies et l’amélioration de la biodiversité, l’agroécologie réduit son impact sur le climat tout en donnant des techniques et des solutions pour s’adapter aux dérèglements climatiques.
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